L’Afrique face à la pandémie

Deux pasteurs de la République démocratique du Congo (RDC) et du Bénin témoignent.

Le coronavirus n’est pas un mythe

Dès le mois de mars, les autorités gouvernementales ont fermé les frontières, transports, ateliers, lieux de culte, écoles. Au départ, certains ne croyaient pas à l’existence de ce mal, mais le message de l’Église méthodiste protestante du Bénin a été clair : le coronavirus n’est pas un mythe, mais une réalité qu’il ne faut ni dramatiser ni spiritualiser. Pour certains courants religieux, le virus est de Satan ou envoyé par Dieu pour opérer la fin des temps ou la fin du monde.  Pour l’Église, il faut prier, mais aussi observer les mesures sanitaires, notre survie en dépend.

Les conséquences de cette situation sont innombrables. Au Bénin, le secteur informel occupe la grande majorité des populations. Le ralentissement des activités a provoqué la faim, le stress, des maladies, la pauvreté, le banditisme, le chômage…

Les cultes, chorales, réunions, fêtes ont été suspendus. Les célébrations ont eu lieu en famille ou via les réseaux sociaux. Malgré la reprise des activités, beaucoup préfèrent suivre les cultes à distance. En conséquence, la communion fraternelle a été fragilisée, les contributions matérielles et financières ont drastiquement chuté. De nos jours, il existe des arriérés de salaires et de cotisations à la Sécurité sociale.

Étienne Bonou,

Pasteur de l’Eglise méthodiste protestante du Bénin.

L’état d’urgence sanitaire

En RDC, au début, la population croyait que seul l’homme blanc ou plutôt tout individu vivant dans un milieu froid et humide, vivant dans l’opulence et roulant dans des voitures climatisées pouvait souffrir du coronavirus. Grande a été sa surprise lorsqu’au 10 mars 2020, elle a vu à la télévision un Congolais testé positif. Il sera d’ailleurs initialement présenté comme d’origine française, puis italienne et enfin congolaise ayant séjourné en France.

Face à l’urgence sanitaire, le Président de la RDC a proclamé l’état d’urgence sanitaire. Les précautions n’ont été observées que par une infime poignée de la population. Pourtant, jusque-là, la pandémie a fait peu de victimes. La main puissante de Dieu est véritablement en action sur l’Afrique en général et la RDC en particulier.

Pendant cette période, les églises ont été fermées. Des communautés ont eu recours aux médias ou réseaux sociaux. D’autres, ne disposant pas de moyens, ont continué à fonctionner informellement, avec des cultes ou réunions de quartier. Aucun panier des offrandes ne circulait, car la plupart des fidèles ne travaillaient plus et n’avaient rien à donner. Par voie de conséquence, de nombreux pasteurs ont été privés de ressources.

Nous prions Dieu pour la guérison des malades du Covid 19. Nous avons également besoin du soutien spirituel, moral et financier de la part d’autres chrétiens afin de venir à bout de cette pandémie.

Jean-Calvin Liyandja, Pasteur de l’Eglise évangélique du Congo

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