Des programmes missionnaires

En cette année où la Cevaa fête ses 50 ans, elle souhaite « Ranimer la flamme » de sa dynamique missionnaire et reposer clairement la question aux Eglises membres « Que voulons-nous (encore) faire ensemble ? ».

La Cevaa a été créée en 1971 pour prendre le relais de la Société des missions évangéliques de Paris (SMEP). C’est une communauté d’Eglises qui regroupe les anciennes « Églises-mères » dont des membres s’étaient engagés dans la SMEP et/ou la soutenaient financièrement, et les « Églises-filles » issues de cette mission. Suite aux indépendances de ces dernières, la Cevaa a été pensée comme communauté regroupant des Eglises-sœurs qui partagent leurs moyens.

Cette solidarité s’est manifestée principalement par des envois de personnes (cet envoi se faisant de « partout vers partout », soit du Nord vers le Sud, mais aussi du Sud vers le Nord et du Sud vers le Sud ou du Nord vers le Nord, sous forme de visites courtes ou de présence plus longue d’une personne ou d’un petit groupe) et une solidarité financière. Celle-ci passait jusqu’en 2006 par un système de « pot commun » qui était ensuite redistribué aux Eglises selon leur taille et leurs besoins sous forme de dotations.

Mise en place des « programmes missionnaires »

A partir de 2006, pour faciliter le suivi de l’utilisation de ces fonds, la Cevaa a mis en place des « programmes missionnaires » : pour recevoir l’argent qui lui était attribué, chaque Eglise devait réfléchir à sa mission dans son contexte et présenter entre un et trois projet(s) missionnaire(s) (projets définis, spécifiques, qui peuvent être visités et dont on peut mesurer l’avancée ou le travail). Pour les Eglises de France, le projet missionnaire commun a été jusqu’en 2017 le projet Mosaïc qui mettait en lien protestantisme « traditionnel » et Eglises issues de la migration.

Si l’Eglise ne présentait pas de projet missionnaire, l’argent attribué était reversé au budget général de la Cevaa au bout de trois ans. Ce système a malheureusement entrainé le « sommeil » de sommes importantes sur les comptes de la Cevaa, alors que ces sommes auraient pu être utilisées pour soutenir la formation théologique ou les activités jeunesse de la Cevaa.

Depuis 2016, les sommes ne sont plus attribuées par Eglise mais par projet (toujours limités en nombre à trois par Eglise), et les Eglises sont encouragées à monter des projets communs à plusieurs Eglises de la même zone géographique, car de plus en plus d’Eglises ont désormais les moyens de soutenir elles-mêmes leurs propres projets missionnaires.

Les 50 ans de la Cevaa : une nouvelle dynamique

En cette année anniversaire où la Cevaa fête ses 50 ans, la Cevaa souhaite « Ranimer la flamme » de sa dynamique missionnaire et reposer clairement la question aux Eglises membres « Que voulons-nous (encore) faire ensemble ? »

Elle a donc lancé en ce début d’année une série de consultations et de rencontres en visioconférence pour retravailler la question de ces « programmes missionnaires » autours de quatre axes : les projets, l’animation théologique et jeunesse, la communication et les finances.

Les secrétaires nationaux de notre Eglise correspondant à chaque axe ont participé à ces consultations en février.

Ces rencontres ont permis de renouer du lien (de nombreuses Eglises membres y étaient représentées) et de faire vivre un peu l’esprit communautaire de la Cevaa, fragilisé par la pandémie qui empêche les voyages et donc les visites en face à face. Elles ont permis également de mettre en avant la volonté de la Cevaa d’améliorer le suivi des projets missionnaires en essayant de mettre en place des procédures communes d’élaboration et de suivi de projets.

Est apparue aussi la volonté de la Cevaa de communiquer plus sur ces projets pour qu’ils soient source d’inspiration pour d’autres Eglises.

Ces rencontres ont aussi montré l’écart existant parfois entre les attentes des différentes Eglises selon leur contexte, ainsi qu’entre leurs théologies « mainline ». Sans compter que le rapport à l’innovation est vu comme une chance par certains, comme un risque, une déstabilisation qu’on ne peut pas se permettre par d’autres.

La Cevaa tiendra en parallèle dans les prochains mois des webinaires sur la gouvernance des Eglises, la théologie en temps de pandémie, etc. pour nourrir sa réflexion sur les besoins et les défis actuels des Eglises. Elle espère pouvoir organiser en Juin un séminaire en Côte d’Ivoire afin de faire la synthèse de ces réflexions et relancer cette dynamique des programmes missionnaires dans les Eglises.

Pasteure Claire Sixt-Gateuille, chargée des relations internationales

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