Dieu entre des malfaiteurs

Arrivés au lieu dit “le Crâne”, ils l’y crucifièrent ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, et l’autre à gauche. (Luc 23,33).

Message du Vendredi Saint, de La Fédération luthérienne mondiale

Ces mots sobres suffisent à l’évangéliste Luc pour décrire l’un des modes d’exécution les plus cruels de l’Empire romain, utilisé comme moyen de dissuasion contre les criminels et les rebelles. Une mise à mort publique et douloureuse, devant toute la population, symbole de pouvoir dans un monde déchiré par les conflits.

Pour les crucifiés, il n’y avait pas de retour en arrière possible. Ils étaient cloués là jusqu’à ce que mort s’ensuive, fixés sur ce qu’ils avaient dit et fait. Et Jésus ? C’était un crime de l’exécuter alors qu’il était innocent. Il avait vécu dans la pleine confiance et la foi en Dieu.

Jésus sur la croix, sans faute de sa part, avec des malfaiteurs de chaque côté. L’un qui se moque (« Sauve-toi toi-même et nous aussi ! »), l’autre tout surpris : « Lui n’a rien fait de mal. Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras comme roi » (Luc 23,41-42).

La logique de la contrepartie, du donnant-donnant, une image de Dieu tirée de la justice humaine et fondée sur les actes, n’a pas de sens lorsque l’on châtie le juste avec les malfaiteurs.

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Pröpstin Astrid Kleist, de l’Église évangélique luthérienne de l’Allemagne du Nord, est vice-présidente de la Fédération luthérienne mondiale pour l’Europe centrale occidentale.

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