Ce récit très court de l’évangile de Luc résume de manière saisissante le paradoxe de la vie chrétienne : être dans la joie alors que le Christ est absent, être dans la joie du fait même de l’absence du Christ. C’est comme si l’absence de Jésus procurait aux disciples la joie. Il ne s’agit pas seulement du souvenir de ce qui a été vécu ensemble. C’est bien plus que cela. Le Christ sur le départ, le Christ absent offre aux disciples sa bénédiction.
Bénédiction : des paroles qui affirment le cadeau de l’amour premier de Dieu pour nous, voilà en quoi peut se fonder toute vie humaine. Ce rappel de l’amour inconditionnel de Dieu pour nous, qui précède et dépasse toute limite et toute blessure, voilà de quoi peut jaillir toute joie.
Avec la bénédiction, le départ de Jésus laisse les disciples seuls mais responsables à leur tour de cette bénédiction qu’il leur revient de transmettre. Voilà notre mission depuis l’Ascension du Christ : bénir ! Nous en sommes responsables… C’est notre charge et c’est notre joie.
Emmanuelle Seyboldt, pasteure et présidente du Conseil National de l’EPUdF