Suite des Accords de Reuillly

Le Comité de suivi des Accords de Reuilly se réunira du 17 au 19 février à Edimbourg. Depuis 2001, cette Déclaration établit la reconnaissance mutuelle des Eglises anglicanes du Royaume-Uni, de l'EPUdF et de l’UEPAL.

Il y a quelques années, le théologien catholique Franck Lemaître, spécialiste de l’œcuménisme constatait : « L’observateur ne peut qu’être frappé par la modestie des entreprises qui marquent l’après Reuilly ».

Les membres de notre comité de suivi sont conscients de ce constat et cherchent à ce qu’il en soit autrement. Mais comment favoriser les avancées entre les Eglises anglicanes du Royaume-Uni et les Eglises luthéro-réformées de France ?

Il faut tout d’abord reconnaître nos limites : les membres du groupe ne sont pas – majoritairement – des spécialistes des dialogues entre Eglises, mais des gens de terrain. Cela peut être une force (nous sommes plus pragmatiques) comme une faiblesse (peu de temps à consacrer à une responsabilité vécue comme « à côté » de notre ministère habituel).

Ensuite, nous faisons le constat du peu de désir des membres de nos Eglises d’accroitre les relations entre elles, malgré la présence d’Eglises anglicanes sur le sol français. La barrière de la langue est un vrai frein. Les Français sont à l’image de leur pays. Selon eux, l’intégration en France passe par le français. Ils ne comprennent pas bien qu’un prêtre anglican puisse ne parler que quelques mots de français. Côté anglican, au contraire, la langue anglaise est souvent en France le vrai ciment de la communauté – plus que la confession anglicane.

De plus, les « logiciels » ecclésiaux sont différents. On le sait, l’histoire et l’organisation d’une institution influencent sa logique, sa compréhension de sa mission et de sa place dans le monde, et inversement. Nous ne donnons pas la même importance aux différents éléments de la vie de l’Eglise (place du pasteur/prêtre, autorité dans l’Eglise, loi canon/constitution, liturgie, etc.) et ne les articulons pas de la même façon. Il faut du temps pour entendre l’autre dans sa logique et trouver des espaces où un véritable dialogue puisse s’instaurer. Si cela est long dans un groupe spécifiquement dédié, comment demander aux Eglises locales ou paroisses voisines, déjà bien occupées, de faire ce travail exigeant ?

Précieuses sont les personnes-passerelles
entre les deux communautés

Mais des pistes pourraient être explorées : se retrouver devant des cas concrets pourrait obliger des institutions aux rouages trop bien réglés à trouver de nouveaux aménagements pour permettre une meilleure collaboration. Par exemple, pourrions-nous imaginer qu’un∙e pasteur∙e fasse un séjour de quelques années comme ministre dans l’Eglise anglicane au Royaume-Uni ? Ou une desserte partagée par un ministre bilingue entre une paroisse anglicane et une Eglise locale, ici en France ? Mais tant que les communautés locales n’en exprimeront pas le besoin, les avancées risquent de continuer à être décevantes…

Les personnes-passerelles, celles qui s’engagent dans les deux communautés, sont d’autant plus précieuses pour montrer que ce lien est possible et qu’il pourrait s’intensifier. Nous souhaitons organiser au printemps 2021, un week-end de retraite spirituelle, auquel participeraient des personnes.

Espérons que, lors de cette rencontre, nous trouverons d’autres idées, d’autres pistes pour rapprocher nos Eglises et contribuer, à notre modeste échelle, à faire avancer l’unité visible de l’Eglise. 

Claire Sixt Gateuille, membre du Comité de suivi des Accords de Reuilly

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Le suivi des Accords de Reuilly 2019

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