Rencontre virtuelle de la FLM-Europe

Une soixantaine de dirigeants d’Eglises européennes membres de la Fédération luthérienne mondiale (FLM) se sont retrouvés les 22 et 23 septembre.

Cette expérience en visioconférence, une première pour la FLM, en regard du nombre de participants, a permis d’échanger des nouvelles des Eglises, en particulier comment elles sont touchées par la pandémie actuelle, d’être informés sur la situation de la FLM en cette année particulière et de fixer des priorités dans la coopération entre Eglises luthériennes – ou unies – de la FLM-Europe.

Situation de la FLM en période de Covis 19

Après un temps de culte animé par l’équipe qui aurait dû accueillir la rencontre – initialement prévue au Mansfield College d’Oxford – le président de la FLM, Dr Panti Filibus Musa, a dans un discours introductif présenté la situation actuelle de la FLM due à la pandémie, le défi de maintenir le lien de communion entre les Eglises membres quand on ne peut plus se déplacer pour les visiter ni organiser des rencontres en présentiel sur différentes thématiques. Ce défi est également celui de chaque Eglise, privée par le confinement et les diverses restrictions de la façon habituelle d’être l’Eglise – à savoir le rassemblement physique des fidèles pour célébrer le culte et partager diverses activités, dont la diaconie. Comment, dès lors, nourrir la foi, l’espérance et l’amour, de chacun et de la communauté ? Ce défi a aussi été une chance, les Eglises faisant preuve d’une belle créativité pour retisser du lien et inventer de nouvelles formes de solidarité.

Le président de la FLM a rappelé que derrière les chiffres que les informations égrenées chaque jour du nombre de morts, il y avait des familles en deuil, des situations personnelles dramatiques. Il a souligné que la pandémie se révèle être un formidable – et cruel – révélateur des inégalités dans le monde. Alors que dans les pays riches d’Europe, les salariés continuaient à toucher une grande partie de leur salaire ou pouvaient télétravailler, dans d’autres parts du monde, le confinement a correspondu à la disparition de leur moyen de subsistance, entrainant des situations dramatiques. Comment vivre confiné, lorsque ce que vous allez manger ce soir dépend du travail que vous allez pouvoir accomplir dans la journée ? lorsque c’est le temps des semailles ? Sans compter la situation de nombre de femmes et d’enfants qui ont vécu le confinement comme une explosion de violence familiale en huis-clos.

Un fonds d’urgence pour soutenir les Eglises

Dans ce cadre, et malgré une baisse annoncée de ses revenus, la FLM a mis en place un fonds d’urgence pour soutenir les Eglises les plus impactées par la baisse des ressources de leurs fidèles. Elle a également mis en place très rapidement des mesures sanitaires strictes pour éviter le développement de l’épidémie dans les camps de réfugiés où elle intervient (par son département « World Service »).

Pour finir, il a évoqué la réflexion en cours sur une décentralisation de certains bureaux de la FLM (basée à Genève), exprimé sa gratitude envers le secrétaire général, Dr Martin Junge, qui devrait quitter son poste dans quelques mois et a rappelé la perspective de la prochaine assemblée générale, prévue en 2023 en Pologne.

Cette présentation a été suivie d’un temps de partage en petits groupes, où chacun a pu témoigner de la situation de son Eglise et partager ce qui lui semblait prioritaire dans le travail de la FLM, suivi d’un retour en plénière.

Le deuxième jour, les présidents des trois régions que la FLM compte en Europe se sont exprimés sur ce qu’est être Eglise en ces temps de transformation(s) en Europe. Ce temps a été suivi d’un nouveau partage en petits groupes et retours.

Croiser les expériences des Eglises membres

Il a été souligné l’importance de croiser les expériences des Eglises membres et de les faire ensuite connaitre dans les Eglises sous forme de « bonnes pratiques » ou de sources d’inspiration. La crise due à la pandémie déclenche un certain nombre de questions existentielles et il serait enrichissant que nos Eglises croisent la manière dont elles y répondent et s’aident mutuellement à analyser leurs pratiques. Le plaidoyer concernant les changements climatiques, les droits des femmes et la valorisation de la place des jeunes dans les prises de décision ont été mis en avant. Il a été aussi évoqué un travail théologique et liturgique à faire sur la question de comment célébrer – ou marquer – la communion eucharistique alors qu’on ne peut se réunir physiquement.

Les différents temps de travail étaient rythmés par la diffusion de salutations vidéo préenregistrées par les différents participants, renforçant l’aspect convivial de la rencontre.

Claire Sixt-Gateuille, Responsable des relations internationales de l’EPUdF

Le site web de la Fédération luthérienne mondiale (en anglais)

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