.L’augmentation des dépenses sociales n’a pas suffi à contrecarrer cette dynamique redoutable. Non seulement en effet la pauvreté progresse à nouveau et de plus en plus vite, mais son intensité aussi s’accroît de manière de plus en plus inquiétante : la moitié des personnes pauvres a moins de 707 € par mois pour vivre ; 30 % sont des jeunes de moins de 18 ans ; le nombre de femmes seules avec enfants en situation de grande pauvreté augmente vertigineusement, avec une vulnérabilité et une précarité qui risquent de se transmettre d’une génération à l’autre.
Chacun de nous peut constater tous les jours cette montée grandissante des exclusions de toute nature. Il suffit d’ouvrir les yeux, dans les rues animées de nos villes où elles se donnent à voir comme dans leur périphérie ou en zones rurales, où souvent plus silencieuses, elles ne sont pas moins décelables ni moins ravageuses. Sans emploi, sans logement, sans soins, puis sans repère, tout se casse en effet très vite du lien avec les autres.
Il y a urgence absolue ainsi à agir pour refaire société. Pourtant, ce sont aujourd’hui d’abord des renoncements qui sont érigés en nouveaux principes d’action.