Cette assemblée a été l’occasion d’une signature historique pour le mouvement œcuménique, à Wittenberg, dans l’Eglise où prêchait Luther il y a 500 ans : celle de l’association
de la CMER à la « Déclaration commune sur la doctrine de la justification », accord œcuménique signé en 1999 entre la Fédération luthérienne mondiale (FLM) et l’Eglise
catholique Romaine, et à laquelle les méthodistes se sont également associés en 2006. Dans le consensus différentié, la CMER a fait part de son accentuation propre sur l’importance du lien entre la justification et la pratique de la Justice. Un engagement à approfondir les relations et le travail théologique entre la FLM et la CMER était également signé ce jour-là.
L’assemblée a également adopté un certain nombre de directives concernant le témoignage public de la CMER. La préoccupation pour la justice était toujours au cœur des débats, que ce soit par rapport à des situations particulières (Israël/Palestine, Migrants, persécutions et violences faites à certaines catégories de personnes, situations locales, etc.) ou plus globalement face aux systèmes économiques injustes et à la surexploitation de la planète.
Signature de l’association à la DJDJ (c) COE/WCC
Les Eglises membres étaient appelées à s’engager pour transformer le monde, et leurs responsables en particulier étaient invités à « utiliser leur pouvoir au service de la
justice pour ceux qui sont exclus et discriminés, ainsi que pour la planète terre qui est exploitée », par Isabel Apawo Phiri, théologienne du Malawi.
Concernant cette pratique du pouvoir à transformer, la CMER a décidé, comme mesure symbolique et concrète, d’avoir au moins 50 % de femmes dans les instances de décisions de la CMER et son staff exécutif ; une façon de lutter contre les injustices liées au genre.
Les décisions étaient prises selon le processus de décisions par consensus, après travail en petits groupes. Si ces échanges entre les participants ont été essentiels au déroulement de l’assemblée, la procédure de décision par consensus a quant à elle parfois montré ses limites : elle aurait dû bénéficier de plus de temps – ou de moins de décisions à prendre – pour que le consensus soit pleinement atteint sans que les votants aient le sentiment d’être mis sous pression.
Pour en savoir plus, le site de l’assemblée de la CMER et le blog des délégués français à l’assemblée. Najla Kassab pêchant à Wittenberg (c) Anna Siggelkow pour la CMER
Claire Sixt Gateuille