Une mise en regard d’anciens manuscrits, d’œuvres artistiques du passé, et de réalisations contemporaines autour du livre biblique de l’Apocalypse.
La France laïque et républicaine réserve parfois des surprises en matière de valorisation du religieux et plus particulièrement du religieux chrétien, fondé sur les écrits bibliques : ainsi en est-il de cette superbe exposition, intitulée Apocalypse hier et demain, proposée à la BnF François Mitterrand durant la première moitié de l’année 2025.
Évidemment, le climat anxiogène des années actuelles et des mois présents (guerres dans plusieurs endroits du monde, éco-anxiété, disparition de la biodiversité, pollution, catastrophes climatiques – ouragans, incendies, inondations, canicules – , montrée en puissance des extrêmes droites aux USA et en Europe, menaces sur les démocraties par les milliardaires libertariens, puissance militaire de régimes dictatoriaux et autoritaires, multiplication des virus…) évoquent le mot « apocalypse » qui, dans le langage courant, désigne une avalanche de catastrophes qui annoncent (peut-être) la fin du monde.
Cette dimension est bien présente dans cette exposition, mais elle n’est de loin pas la seule : d’autres sont rappelées, abondamment exposées et mises en scène : il est bien précisé que le mot « apocalypse » (du grec apocalypsis) veut dire littéralement « révélation » en non « destruction », ou « catastrophe ». Le fait, également, que ce mot renvoie à un écrit biblique, le dernier livre de la Bible, qui a son écriture et sa narration propres (il faut d’abord livre le livre, avant de pouvoir en parler et le commenter) est évidemment souligné. L’idée, très présente dans l’exposition comme dans l’écrit biblique, que ces catastrophes prendront fin, pour donner naissance à un monde nouveau, harmonieux et pacifié, est également mise en avant.